Les Human' Africains aiment les grands départs.
Partir de St Genis, dormir à Genève, prendre l'avion à 7h, arriver à Istambul en plein Ramadan, prendre des passagers mauritaniens à Nouakchott, éviter une attaque terroriste, et débarquer à Dakar dans la nuit. C'est sûr, ça pourrait devenir la saga de l'été, mais on ne voudrait pas vexer les autorités de la Mauritanie. Et enfin arriver à Toubacouta, au milieu des parades bruyantes des crapauds panthère et des moustiques tigres en saison des pluies.
On n'oublie pas son premier voyage. On n'oublie pas son second non plus. On se souvient de chacun pour des raisons spéciales, on grandit, on s'investit différemment, on regarde les briques et le ciment avec d'autres yeux, peut-être plus avertis. L'année à St Genis n'est pas la même non plus et elle représente une grande partie du travail. Puis au bout de la cinquième fois, on est surpris de dire déjà « c'est la cinquième salle que je tasse ». Forcément, c'est fort, car Human' fait partie de nos vies ; après 3 semaines c'est toujours dur de partir. Et nous voilà revenus.
Août 2013
Nous sommes retournés au collège de Ndoumboudj, comme l'an passé. Yannick, Jéhanne et Camille ont désiré appuyer ce projet suite à leur voyage de préparation à notre mission en Mai.
C'est un village assez important au sud de Toubacouta. Ce collège, né d'un besoin récent et urgent, a dû s'implanter dans le village sans grands moyens, en accueillant beaucoup d'élèves dans peu de salles. Ce développement s'explique par la multiplication des collégiens. Ils n'ont plus de concours d'entrée depuis 2010, et peuvent maintenant accéder de droit à l'enseignement secondaire, filles comme garçons.
Certains viennent du village même, mais d'autres viennent de Keur Layine, Daga Babou et Sabouya. Ces villages, certains d'entre vous s'en rappelleront car Human'Afrique y est intervenu auparavant. C'est comme si on suivait un petit bout de chemin ensemble avec les enfants qui sont maintenant au collège. Les projets Human se suivent, et finissent par se rencontrer, en réunissant plusieurs générations d'Human'Africains autour de ces mêmes enfants qui grandissent. Onze missions sur des écoles primaires, et cette année la deuxième en faveur des collèges. Cela reste néanmoins toujours un constat qu'il manque encore d'infrastructures scolaires, primaires comme secondaires.
Une salle pour les 4èmes en 2012, puis une salle pour les 3èmes en 2013, le cycle secondaire à Ndoumboudj accomplira son parcours du début jusqu'à la fin ; c'est le sentiment heureux qu'on a eu. À la rentrée d'Octobre, tous pourront avoir cours dans leur salle respective.
Pour les anciens, nous connaissions les maçons, les parents d'élèves, et le terrain du collège. On avait dû perdre quelques prénoms au passage de l'année, mais c'était la même sympathie et le même accueil pour les nouveaux que l'on avait reçu. Dans ce village, il y a les fortes têtes, les spirituels, les blagueurs...des caractères qu'on ne peut pas oublier. Comme l'an passé, donc, le chantier a avancé efficacement avec cette équipe très travailleuse, et autant sympathique. Le Ramadan touchait à sa fin à notre arrivée. Au bout de 3 jours, il a fallu arrêter le chantier pour la Kôrité, la fête qu'ils attendaient tous depuis un mois. Cela nous a juste laissé le temps de décider de la disposition de la construction, et de creuser les fondations. Entre la salle construite l'an passé et le bâtiment principal, restaient quelques mètres de vide. En utilisant les murs des salles existantes, nous avons pu rajouter deux murs dans cet espace. En peu de temps, la quatrième salle du collège est apparue.
Cette option nous a laissé une partie du budget disponible pour une autre construction. Comme un nouveau puits venait déjà d'être creusé, nous avons plutôt opté pour une annexe du collège. Les 6èmes étant plus d'une soixantaine, ils ont besoin d'une salle supplémentaire pour éviter les créneaux de roulements des cours sur la journée.
Deux chantiers simultanés à 10 mètres d'écart, une équipe de 9, et des villageois investis, c'était bien. Du ciment, du chaînage, du jeté de brique, on en a fait du début à la fin du chantier, car les deux salles ne grimpaient pas à la même vitesse. C'était sans arrêt un défilé de seaux, heureusement que le nouveau puits de Ndoumboudj n'était pas loin. Dommage qu'il soit si difficile de faire tenir le tout sur sa tête...On aurait bien aimé pourtant ! Lorsqu'il était temps de mettre des échafaudages sur la première salle, on en était aux fondations de l'autre. Puis quand c'était le toit à gauche, c'était le tassage du sol à droite. Au final, on a pu voir une salle entière et une autre en train d'attendre les dernières briques. Le travail a continué après notre départ, car il restait une bonne moitié. Bilan encourageant et positif pour ce collège très fréquenté, avec une salle et demie supplémentaire, et une rentrée tranquille qui s'annonce.
De notre côté, la rentrée après le chantier n'a pas été si tranquille car nous avons repris d'emblée nos activités : distributions, service de baptême, concert Brel/Brassens, soirée de rétrospective...Ajoutons qu'en cette fin d'année, l'objectif auquel nous tenons le plus c'est, bien sûr, d'accueillir nos nouvelles recrues.
Nous vous attendons avec impatience, futurs comme anciens membres, amis, voisins, partenaires, pour la soirée de projection de notre film le vendredi 18 Octobre à 20h30.
NB : n'oubliez pas de jeter un coup d’œil sur les nouveautés du stand
Noémie LAGIER