Je fais partie des précurseurs de cette association et sans vouloir me vanter, je suis très fier qu’on ait pu monter à bien notre projet et surtout qu’il ait perduré dans le temps.
Au départ, on était 6 jeunes amis d’enfance (Sam, Yo, Bru, Guigui, Tom et moi) auxquels se sont associés Yannick (responsable du local jeunes) et Maud (Squatteuse du local). On avait l’ambition de faire un « grand projet » ensemble et on s’est dit que réaliser une action humanitaire pourrait être très enrichissant. Une idée était née, il fallait la concrétiser. Yo qui connaissait déjà bien Yannick lui en a parlé et c’est là que le projet a commencé à germer.
On a rapidement songé au Sénégal, pays francophone, apprécié et connu de Yannick et dans lequel j’avais aussi eu une bonne expérience étant petit. Ensuite il a fallu définir un projet et l’idée de construire une classe d’école nous a été proposé par l’association MDS.
Nous ne souhaitions pas intervenir dans un pays sans avoir un contact dans celui ci. On a donc cherché via Internet une association intervenant au Sénégal et MDS a accepté de travailler avec nous. Ensuite il a fallu définir ensemble, un projet sur lequel on pouvait apporter notre contribution.
On en est arrivé à cette idée de construction de salles de classe, le gouvernement Sénégalais ne disposant pas de suffisamment de fonds pour construire des écoles « en dur ». Mais dès lors que des associations et ONG contribuent à construire des écoles, le gouvernement est prêt à y rattacher des instituteurs. Les besoins en infrastructures sont tellement gigantesques que ça c’est imposé à nous ! ! !
Nous voici donc avec notre projet en tête, une équipe de 8 personnes, désireuses de mettre à contribution notre temps libre pour contribuer à une action de solidarité et d’échanges.
Mais alors pourquoi partir si loin alors qu’on aurait pu tout aussi bien réaliser un projet humanitaire en France?? (C’est pas les besoins qui manquent!). C’est une question que je me suis posée, surtout par la suite quand je me suis rendu compte que finalement la plupart des fonds investis lors de ce projet l’avaient été pour payer le transport.
Toutefois à travers cette expérience, c’était avant tout l’échange et l’immersion dans cette « nouvelle » culture qui expliquaient notre choix. On aurait pu tout à fait imaginer de récupérer l’ensemble de notre budget et de l’utiliser à 100% dans l’action en tant que telle. Mais c’est sans compter l’absence de suivi, primordial sur des projets de développement dans ces pays où l’afflux d’argent peut conduire à des détournements à d’autre fins.
L’association MDS qui emploie des Sénégalais et qui dispose d’une expérience solide dans la région, nous permettait de travailler avec un partenaire connaissant les contraintes et priorités locales. D’autre part, MDS pourrait préparer les chantiers avant notre arrivée et assurer le suivi des chantiers à notre départ.
En plus, nous trouvions important et très enrichissant de s’investir non seulement en France mais aussi là bas. La construction des bâtiments constituant une expérience unique de pratique de la maçonnerie dans un contexte spécifique. Ce rapport au travail manuel nous a aussi attiré dans ce projet dans la mesure ou c’était quelque chose de nouveau qu’on allait pouvoir expérimenter. Enfin le rapport qu’on a eu avec les maçons et villageois a permis de montrer à ces gens que nous autres « TOUBABS » ne venions pas en Afrique uniquement pour distribuer des bonbons aux enfants et qu’on était aussi capables à la sueur de nos fronts d’œuvrer pour eux avec eux. Cet esprit de collaboration dans le travail ne pouvait être que bénéfique pour tous.
L’association eu sa raison d’être afin de nous simplifier les démarches de recherche de financement et de gestion du projet. De plus, l’instauration de notre projet dans une démarche associative permettait de perpétuer l’action dans le temps. Dès le départ, on imaginait que l’action puisse être renouvelée chaque année par des nouvelles équipes de jeunes.
Ainsi est née human’afrique qui depuis 2001 permet chaque année avec une nouvelle équipe la construction de 1, 2 voir 3 salles de classe…et j’espère que notre association continuera dans sa lancée ou s’orientera vers d’autres activités toute aussi utiles pour le développement des ces villages Sénégalais…pour cela il faudra de la persévérance de la part des membres et un renouveau régulier pour assurer la dynamique de notre association.
MIKAEL